En découvrant les dérives de l’industrie textile, on n’a bien souvent plus du tout envie d’avoir affaire avec elle. Bon… et après quelques minutes de réflexion on se dit qu’on ne va tout de même pas sortir tout nu. Eh bien bonne nouvelle, il est toujours possible de s’habiller et ce, de manière éthique ! Adieu la fast fashion, dites oui à une mode plus responsable !
1. Consommer moins mais mieux
D’après l’ADEME, 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année, et la production a augmenté de 50 % entre 2000 et 2014. Le comble c’est que 60 % des Français ont des vêtements qui ne verraient jamais le jour, selon Planetoscope. Mais si ce n’était que ça les amis !
Jetez donc un œil au côté dark de l’industrie textile.
Et dans le même temps, la fast fashion, qui se veut blanche comme neige, continue de nous rabâcher de consommer encore et toujours plus.
Il est grand temps de prendre le contre-pied !
Le nouveau credo : consommer moins mais mieux | Photo de Prateek Katyal sur Unsplash
Et ça commence par le fait de consommer moins, mais mieux.
Parce qu’adopter une philosophie de vie plus minimaliste c’est déjà plus sympa pour la planète, mais aussi pour le porte-monnaie (qui vous en remercie).
Selon une étude réalisée par YouGov, 51 % des Français sont freinés par le coût des vêtements plus éthiques ou durables. Il est vrai qu’à la vue de certaines étiquettes, on en tomberait presque dans les pommes. Mais en achetant moins, on a plus de moyens pour acheter mieux.
En plus, lorsqu’on opte pour des vêtements qualitatifs, ils durent dans le temps.
C’est donc plus onéreux au départ, mais bien plus rentable sur le long terme. Adios la chaussette trouée au bout de 2 semaines. Et puis rappelez-vous, on achète moins. C’est aussi une bonne façon de mettre de côté un budget plus conséquent pour s’acheter le pull de nos rêves, oui celui-là même avec les pompons.
Et alors durables et éthiques, vous imaginez ? On fait d’une pierre deux coups 👍.
Bien que les marques éthiques sont, logiquement, plus chères que des mastodontes tels que H&M ou Zara, certaines peuvent, malgré tout, être tout à fait abordables (coucou, c’est nous Coton vert😉).
Consommer autrement c’est aussi redonner du sens à ce que l’on achète.
Consommer oui, surconsommer non. Avant votre passage en caisse, êtes-vous bien sûrs d’avoir réellement besoin de cette tenue ?
Ne pas se précipiter dans l’achat, voilà l'idée. Et quel plaisir, parfois, d’attendre un moment avant de pouvoir acquérir ce vêtement, objet de nos rêves les plus fous (chacun ses fantasmes).
Et n’est-ce pas l’occasion de remettre à sa place le matériel ?
Il n’est pas question de confectionner ses vêtements avec des feuilles de pissenlit, mais plutôt de remettre en question notre modèle de consommation. Quand j'achète ce vêtement, est-ce que je réponds vraiment à un besoin profond ? Est-ce que cet achat va réellement me rendre plus heureux-ses ? Si la réponse est non, peut-être puis-je passer mon tour.
De plus, acheter uniquement ce dont on a réellement besoin permet de moins gaspiller son temps dans les magasins ou sur internet. Et c’est du temps de gagné à passer avec ses proches ou à réaliser des activités qui nous épanouissent. Finalement, moins consommer permet de se recentrer sur le plus important, ce qui nous rend réellement heureux et épanouis.
2. Opter pour des matières plus écolos
Une autre alternative à la fast fashion est de se tourner vers des textiles plus écolo-friendly, généralement naturels, entendez par là : dont les productions ne nécessitent pas des tonnes d’eau ou d’insecticides asséchant ou dézinguant la planète. Ils sont d’ailleurs généralement plus agréables à porter et de meilleure qualité.
Opter pour un textile plus écolo | Photo de Volha Flaxeco sur Unsplash
Penchons-nous sur le coton bio, si vous le voulez bien. Le coton est l’une des matières les plus utilisées pour nos vêtements. Le hic : c’est l’une des cultures les plus consommatrices de pesticides dans le monde, près de 25 % des pesticides pour 2,5 % des terres cultivées mondiales: une vraie cata... !
De son côté, le coton bio est cultivé sans pesticides ou insecticides, sans OGM ni colorants et sans blanchiment à l’eau oxygénée. Il est également beaucoup moins gourmand en eau que le coton "classique". Par exemple, la production d'un t-shirt en coton bio nécessiterait entre 20 et 50 fois moins d'eau que celle d'un t-shirt en coton "classique". Les chiffres diffèrent pas mal en fonction des sources, mais ce qu'il faut retenir, c'est que privilégier le coton bio constitue des économies d'eau colossales si tout le monde s'y met !
Ce n’est pas tout, selon la Fondation C&A, la production du coton bio aurait 50 % moins d’impact sur le changement climatique que celle du coton "classique" !
Au-delà de l'aspect environnemental, c’est tout bénef aussi pour les cultivateurs : plus besoin d’investir dans des produits cracra, donc plus d’argent dans la poche et une meilleure santé en prime. Sans casser l'ambiance, notons que la culture du coton "classique" (bourrée de pesticides donc) tue chaque jour des cultivateurs partout dans le monde... Mais ça, ça ne fait pas la une des médias...
" Bon, depuis tout à l'heure, tu me parles de la culture du coton bio Hélène, mais qu'en est-il du vêtement en lui-même (en coton bio) ? " 🤔
Les vêtements en coton bio ont la particularité d'être super doux et de laisser notre épiderme respirer (ce sont nos client-e-s qui en parlent le mieux !).
Bon, j'ai insisté sur le coton bio car c'est la matière qu'on connaît le mieux chez Coton Vert et qu'on utilise, mais il existe d’autres matières tout aussi écologiques :
- Le lin : non irritant pour la peau (il s’adoucit au lavage) et limitant la transpiration, le lin est aussi l'une des fibres les plus écolos. Voyez plus tôt : elle nécessite peu d’eau et peu d’intrants (engrais, pesticides, insecticides, et tout le boulguiboulga) et, selon CELC Master of linen, un hectare de lin retiendrait chaque année 3,7 tonnes de CO2. En plus de ça, son taux de rendement est assez élevé et la France est le premier producteur mondial : 2/3 de la production! Tiendrait-on la fibre parfaite ? Malheureusement, la majeure partie de la récolte est expédiée tout droit en Chine pour être traitée. Autre bémol, le nettoyage et la teinture du lin demandent énormément d’eau.
- Le chanvre : bon au premier abord, il ne fait pas rêver. Pourtant, il présente de super pouvoirs : il filtre les rayons UV, absorbe l’humidité et est naturellement antibactérien. Et quel bonheur, pas besoin de le repasser, car il ne se froisse JAMAIS. Côté culture, il n’a besoin d’aucun traitement et d’irrigations. Il se contente de peu, la pluie suffit à lui apporter ses besoins en eau, et il absorbe également le C02 (1 hectare de culture de chanvre stocke autant de CO2 qu’1 hectare de forêt, soit 15 tonnes). Et selon l’Institut Technique du Chanvre, il est planté en bord de Seine pour pomper les nitrates et métaux lourds. Fou, non ? Là encore, cocorico, la France réalise près de 50 % de la production européenne. Difficile de lui trouver des défauts ! (peut-être celui d'être une matière moins confortable/un peu rêche et pas adaptée à tous les vêtements).
- Le polyester recyclé : issu de bouteilles en plastique, par exemple, le polyester peut être recyclé pour en faire des vêtements. C’est une très bonne manière de faire perdurer la matière le plus longtemps possible. Le gros plus est donc qu’on limite la production de polyester. Cela ferait tout de même économiser 32 % d’émissions de C02 par rapport au polyester traditionnel, selon un rapport du Programme d'action pour les déchets et les ressources au Royaume-Uni (WRAP). Le souci, comme l’indique Nathalie Gontard, directrice de recherche et professeure des sciences de l’aliment et de l’emballage à l’INRA, est que le polyester rejettera dans tous les cas des fibres de microplastique qui sont plus difficilement recyclables du fait de leur taille.
3. S’aider des labels
Lorsqu'on se lance dans le bain des achats plus éthiques et écolos, on peut vite s’y perdre. Comment s’y retrouver dans tout ça ? C'est que c’est coton !
Eh bien nous ne sommes pas seuls dans cette révolution. Que ce soit pour avoir un moindre impact environnemental ou bien privilégier le commerce équitable, une multitude de labels ont vu le jour depuis quelques années.
Commençons par les principaux labels environnementaux :
- GOTS – Global Organic Textile Standard est le label star des textiles écolos car c’est le plus exigeant. Et c’est vrai que ça ne rigole pas. Si votre vêtement a la chance de pouvoir être assigné du label, alors il comporte au moins 75 % de fibres biologiques et, lors de sa fabrication, aucun produit toxique n’a été utilisé (OGM, chlorophénol, métaux lourds, etc.) et les eaux usées de l’usine ont été traitées. Et les critères sociaux sont aussi pris en compte. Ils reposent sur les conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Le travail forcé, le travail des enfants, les salaires indécents : c’est niet. Si ce label vous fait frétiller la moustache de curiosité, un article plus complet sur la certification GOTS vous attend.
- Organic 100 Content Standard (OCS 100), quant à lui, labellise tous les produits non alimentaires contenant 95 à 100 % de matières biologiques. Il s’assure de toute la traçabilité de la chaîne de production. Et cette norme regarde à la loupe la présence et le pourcentage de matières organiques dans le produit fini et toutes les matières premières.
- Le label Oeko-Tex certifie de son côté que les produits sont sans substances toxiques à la fois pour l’environnement et pour notre santé. Mais il est plus complexe que ses collègues car il est composé de plusieurs certifications (OEKO-TEX 100, STeP ou encore Made in Green). L’un assure la non-nocivité du produit, tandis que l’autre les critères environnementaux et sociaux de toute la chaîne textile et le dernier, le traçage du produit certifié.
Faire les bons choix grâce aux labels | Photo de Helena Hertz sur Unsplash
Du côté du commerce équitable, il existe des labels pour s’assurer que dans les pays à risque, les conditions de travail soient respectueuses des travailleurs :
- On trouve tout d’abord Fair Trade (Max Havelaar). Eh oui ! On ne le retrouve pas seulement sur les tablettes de chocolat. Ce label garantit que les producteurs de coton soient rémunérés comme il se doit, que leurs relations commerciales soient durables et que les conventions de l’OIT ne soient pas mises au placard.
- Fair Wear Foundation (FWF) s’appuie également sur les standards de l’OIT et sur la Déclaration internationale des droits de l’Homme pour certifier les usines de confection. La fondation travaille main dans la main avec les entreprises adhérentes pour améliorer et assurer des conditions de travail décentes.
- World Fair Trade Organization (WFTO) est aussi un très bon label pour s’assurer que la fabrication est éthique au poil près. Il veille, entre autres, à ce que les ouvriers aient de bonnes conditions de travail, mais aussi que les procédés de fabrication respectent l’environnement ou encore qu’il n’y ait pas de discrimination entre les travailleurs.
" Bon. Une fois que j'ai ralenti ma conso', que je connais mieux les matières et les différents labels... Où je trouve des vêtements plus responsables ? "
4. Où trouver des vêtements éthiques ?
De plus en plus de monde souhaite orienter ses achats vers une mode plus durable. Selon une enquête Ipsos pour l’enseigne C&A, près de 2 Français sur 3 (65 % ) « affirment aujourd’hui que l’engagement des marques et des entreprises en matière de développement durable constitue un critère de choix important au moment de leurs achats mode/habillement ».
Encourageant, n'est-ce pas ? 🙂
Mais pour beaucoup, il est encore difficile de dénicher facilement des vêtements éthiques.
Pourtant, pour notre plus grand bonheur, l’offre s’étend de jour en jour. Il existe tout d’abord la seconde main. Et les sites de vêtements d’occasion, il y en a en veux-tu en voilà : Vinted, Videdressing, Micolet, Once Again ou encore Vestiaire Collective. Et il existe même un site, Ethic2hand, dédié à la seconde main… éthique !
Il y a bien sûr les fameuses friperies, présentes dans la plupart des grandes villes. Et dans la même idée, vous pouvez également trouver des dépôts-ventes comme le réseau Emmaüs ou encore les magasins Ding Fring (qui écoulent les vêtements du Relais).
Ce sont de véritables cavernes d’Ali Baba. On y trouve à la fois du vintage, mais aussi des fins de collection et déstockage de différentes marques, écoresponsables parfois.
Il y en a pour tous les styles, et, en plus de ça, les pièces sont (très souvent) uniques. Et puis qu’on se le dise, c’est tout de même sacrément moins cher !
Dégoter des pépites en friperie | Photo de Paul Gilmo sur Unsplash
Si vous souhaitez des vêtements tout neufs, vous pouvez vous tourner vers des marketplaces telles que DreamAct, We Dress Fair, Klow, Modetic, Altermundi, ou encore Miculi. Eh oui, cela ne manque pas ! C’est l’occasion de découvrir de jolies petites marques durables qui proposent également des prix vraiment attractifs.
Le luxe n’est pas non plus insensible à la cause, enfermé dans sa tour d’ivoire. Il existe de grandes marques qui s’engagent dans une mode plus saine et responsable. Comment ne pas citer la célèbre marque Stella McCartney qui propose à la fois des vêtements écoresponsables, dans le respect de ses travailleurs et ses clients, mais aussi végans ? Ou encore Vivienne Westwood, dont la créatrice du même nom est une militante écologiste convaincue. Et on ne s’arrête pas là, il y a également pléthore d’idées dans cet article écrit par Benjamin (fondateur de Coton vert) pour dénicher de chouettes vêtements éthiques et franchir le pas !
Mais attention cependant à ne pas tomber dans le piège du greenwashing !
Beaucoup de marques surfent sur la vague de l’écoresponsable et communiquent sur leurs soi-disant bonnes actions sans vraiment s’investir dans la cause.
Vous l'aurez compris, il existe une multitude de façons d’opter pour s’habiller “durable” en accord avec ses valeurs. Et c’est une très chouette manière de reconjuguer notre vie au verbe être et non à l’avoir ! 😉
Et vous, avez-vous d’autres idées pour s’habiller éthique ?
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